Ménilmontant

Salon du dessin érotique, sixième édition.

Du 15 au 18 Juin 2018

Publié le lundi 11 juin 2018

Tout a débuté il y a six ans dans une légèreté rigolote. Un salon cochon dans une salaison, c’était hors de propos, légèrement désuet. Les années qui suivirent le salon du dessin érotique prirent hélas une connotation politique : tout d’abord avec le débat sur le voile et ensuite avec les attentats, dont celui contre les journalistes et les dessinateurs de Charlie Hebdo, Salo fut parfois vécu comme un salon de résistance à la censure.

Salo VI, 111 bis boulevard de Ménilmontant, 75011 Paris
Du 15 au 18 Juin 2018
Horaires VSD : 11h - 20h - Lundi : 11h - 18h
Vernissage Jeudi 14 Juin (sur invitation)
Entrée : 3 €
Réservé aux plus de 16 ans

Cette censure contre les libertés reste à propos car il est chaque année difficile de trouver un espace. L’érotisme est sale pour les congrégations municipales, religieuses ou ultra-capitalistes, un salon d’art se doit d’être clean, cher et élitiste. S’il n’y avait pas ce directeur humaniste d’un espace privé qui nous accueille, Jacques Frezal, Salo n’existerait plus.

Cette année, l’air du temps présent est encore empreint de la guerre des sexes, des « Me Too », des « Balance ton porc ».

Ce salon n’est pas là pour raviver la polémique, d’autant qu’il est organisé par les salaisons. Le cochon, malgré toute cette haine déversée sur lui est une belle bête. C’est l’animal le plus proche de l’être humain par son alimentation, ses organes, mais contrairement à ses lointains cousins masculins, il ne viole personne, il est même victime d’une surproduction inutile et carcérale, bien des porcs bretons et d’ailleurs vivent un enfer quotidien.

Le porc masculin est plus rare, le souci est qu’il sévit beaucoup. Un porc homme va sans cesse agresser, humilier, harceler, c’est dans sa nature primaire, peut-être 30 femmes par mois, 360 par an ou même le double, ce qui donne cette impression de flux continu et retombe sur tous les hommes, dont certains osent pourtant à peine proposer un café à celle dont ils rêvent.

L’esprit est feignant, il a tendance à grouper, assimiler ceci à cela. Un homme porc n’est pas tous les hommes, l’Islam n’est pas l’Islamisme, la femme n’est pas les femmes, ce qui est général est généralement faux.

Dans la vie comme dans l’art, il y a toujours ce travail exigeant qui demande de tout revoir à chaque instant avec un regard neuf sur ce qui est présent hic et nunc et non sur ce qu’on croit reconnaître.

Cette année des espaces parisiens se sont associés à Salo, ce parcours est un lien puissant car ce qui réunit chacun c’est le goût de la découverte, de l’autre, de l’inconnu, du plaisir visuel, gustatif, l’envie d’être apprécié et osons un mot rare et rose : aimé.

C’est dans l’attraction des différences que les êtres humains ont le plus de points communs, c’est ce qu’affirme Salo VI et ce parcours érotique dans Paris.

Laurent Quénéhen, commissaire de Salo

 Le programme

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