Djamel Allam, mort d’un troubadour contemporain (+ vidéos)

Publié le dimanche 16 septembre 2018

Des concerts partout dans le monde, une succession d’albums de qualité, de grands tubes chantés dans le Maghreb, c’est la marque de cet artiste de légende, qui a ouvert la voie à la chanson en langue berbère en Afrique du Nord, puis dès les années 70 en France et au delà des frontières.

Djamel Allam a (...) vécu cet âge d’or où la beat kabyle faisait « swinguer » l’Algérie des années 1970. Ses pairs s’appellent Idir, Noureddine Chenoud, les Abranis… Djamel Allam, dès sa prime enfance savait ce qu’il allait faire de sa vie. Il fera ses premières classes sous les auspices et la bénédiction – la baraka – d’un grand maître de la musique chaâbi, Cheikh Sadek Bédjaoui. Il aura été à la bonne école. Le conservatoire de la ville de Béjaïa. Et puis volera vers d’autres cieux pour se former, se forger et éclore. A Marseille, puis montera à Paris (...) Source elwatan.com

En effet, tout jeune artiste il fut le premier à avoir le courage de chanter sur les ondes algériennes dans sa langue d’origine. Cette geste musicale, portée par un troubadour contemporain à l’époque engagée, lui valut d’être immédiatement remarqué. Il sera très vite suivi dans cette lancée par les grands noms de la chanson berbère (aujourd’hui connu en France tel Idir) et plus tard par les jeunes générations de chanteurs et musiciens (Amazigh Kateb, Mouss et Hakim, etc.) qui mélangent textes en arabe, berbère et français et lui rendent souvent hommage en reprenant certains de ses morceaux phares.

Mais c’est surtout par ses choix musicaux que Djamel va marquer le public et les futures générations de chanteurs et musiciens - aujourd’hui, devenus de grands noms de la chanson maghrébine ou issue de l’immigration - et qui monteront sur scène avec lui. Il ouvre la voie de la fusion entre sonorités traditionnelles berbères et arabes, et la modernité de la world music aux influences jazzy. Il s’inscrit ainsi comme un chanteur universel de la scène de la World Music, ce qui lui vaudra de nombreuses reconnaissances (prix SACEM, etc.).

Car Djamel Allam s’est très vite ouvert à tous les publics en franchissant les frontières linguistiques. Il n’hésite pas à reprendre dans ses concerts des chansons de ses proches amis comme Leo Ferré ou en Algérie de Farid Ali, des textes de Kamel Hamadi, etc. Dans son dernier album, le Youyou des Anges, sorti à Alger en 2009, qu’il présentera ce jour-là, on retrouve également ses thèmes de prédilection : sujets d’actualités ou évocation des luttes passées, il nous parle de la violence, de l’immigration, de ceux qui sont partis et ceux qui veulent partir. Il évoque la question de la différence, des personnes défavorisées, des exclus de la société retranscrivant ainsi les sentiments de l’artiste face à une société multiculturelle en mutation. Source Cabaret Sauvage

Photo Salah Mansouri

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