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Belleville par ses habitants : « Avant on entendait chanter le coq tous les matins... »

Publié le dimanche 21 avril 2019

Il était une fois, le village de Belleville.

Durée : 02:55:00 - Les Nuits de France Culture

En 1974, Clément Lépidis était parti recueillir des témoignages dans le quartier de Belleville pour un long reportage intitulé "Il était une fois Belleville". Les anciens habitants s’exprimaient sur leur quartier et leurs activités dans le "village de Belleville" avant sa rénovation complète, qui était en cours à l’époque. On entendait beaucoup d’artisans très qualifiés, des bottiers, des tailleurs, des graveurs, des porcelainiers, une marchande de glace.

Ils évoquaient Belleville, un quartier de Paris populaire ou qui fut populaire… En effet il semble qu’à chaque époque le regard des anciens habitants du quartier soit emprunt sinon de nostalgie, du moins d’inquiétude Au début des années 70 la physionomie de Belleville changea, on détruisait des maisons dites insalubres mais qui possédaient chacune un petit jardin avec un arbre fruitier. Le village de Belleville avait été traversé par des étrangers, des Grecs, des Serbes, des Arméniens … Où sont passés le funiculaire, le palais du travail, les Folies Belleville et ses matchs de boxe ?

Cette émission donne également à entendre les témoignages du directeur des Folies Belleville où débutèrent Montand et Piaf, un historien qui évoque le Commune, la vie des juifs à Belleville sous l’Occupation et la rafle de juillet 1942. On entend deux promoteurs qui détaillent d’un ton sec le programme de rénovation de Belleville décidé par la ville de Paris, puis on entend des habitants qui regrettent la destruction du pittoresque et de la vie chaleureuse de leur quartier…

Anastase, le tailleur grec explique avec émotion, à la fin de ce document exceptionnel, pourquoi il ne sort quasiment plus dans les rues de Belleville :

Je suis allé dimanche me promener sur les hauteurs de la rue Piat, à l’endroit où ont été tournées les scènes du film Casque d’or. Ecoutez j’en ai eu les larmes aux yeux, quand j’ai vu cette transformation ! […] évidement on ne peut pas aller contre le progrès mais il y a des choses que l’on doit laisser… et là où il y a ces immeubles, en haut de la rue du Transvaal avant y’avait deux petits pavillons et on entendait chanter le coq tous les matins, maintenant on voit deux buildings qui se dressent là…

Voir en ligne : Écoutez sur France Culture

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