Tout d’abord, laissez-moi vous présenter le 1er groupe qui a ouvert ce Ga-Rage des artistes de Ménilmontant 2017 :
La Bestiole !
Cette entité musicale à 2 têtes est composée de Delphine Labey aux percussions et au chant accompagné d’Olivier Azzano à la guitare. La Bestiole est un être hybride : mi-ange, mi-démon ; mi-pop, mi-rock, qui invente de belles chansons en français sur des airs singuliers, comme ils aiment à se définir. C’est une poésie rageuse et la fougue contagieuse d’une vraie bête de scène.
Il était 16h45 lorsque les premiers accords de la guitare saturée d’Olivier ont retenti sur les rythmes saccadés, impulsés par Delphine. Aucun doute possible sur la ligne artistique imprimée par cet animal de scène : le Rock ! Ça tombe bien, avec le froid de ce garage, c’est rapidement un flot d’énergie qui emplit le lieu et commence à faire bouger, sautiller puis sauter un public d’initiés venus en connaisseur.
La Bestiole se démène et fait raisonner ses mélodies ; la guitare hurle, chante, chavire et se reprend sous la tornade et le tonnerre envoyés par les percussions rageuses d’une tempête qui balaie tout sur son passage. La voix de Delphine vous capture pour vous conduire sur cet océan de fougue et vous guider aux rythmes des déferlements des vagues successives d’une transe chamanique afin de vous déposer sur les rives de leur univers créatif et artistique…
Puis vint le moment où une autre étrange créature, Yan Péchin, se joignit à La Bestiole pour un hommage émouvant à Jacques Higelin … Paris – New York, New York – Ménilmontant, comme si vous y étiez !!! Avec un Yan non pas équipé de sa guitare mais bel et bien d’un microphone...
Yan Péchin
Le deuxième artiste à s’approprier le garage et son décor enguirlandé n’est autre que Yan Péchin, guitariste bien connu des mélomanes car il a accompagné sur scène Alain Bashung, Jacques Higelin, HF Thiéfaine, Christophe Miossec, Marianne Faithfull, Jil Caplan, Brigitte Fontaine, Raphael, Rachid Taha et bien d’autres…
Imaginez ce garage avec ces amplis, basse et guitare, ces pieds de micro, la batterie, les instruments, ces cordons de branchement, les fly cases... et sur le côté gauche, posé à plat sur le sol tel un autel dédié à un dieu antique que l’on invoquerait, un pédalier magique relié directement à l’instrument de prédilection de l’artiste.
Yan Péchin s’en approche, câble sa guitare, nous dit quelques mots mais déjà les premières notes s’envolent et l’homme et sa guitare fusent vers d’autres stratosphères. Ce n’est plus un guitariste qui performe devant nous mais un sculpteur du son taillant chaque note avec plus ou moins de volume, de consistance tel un Rodin… ou alors un peintre choisissant chaque couleur qu’il veut donner à ses notes teintées d’ombres et de lumières pour mener vers l’éclat et l’harmonie tel un Véronèse.
On reconnaît des thèmes et des phrases musicales tirés des chansons et de l’univers d’Alain Bashung. Yan les fait siennes pour en faire des vaisseaux d’émotions propres à sa fantasmagorie pendant tout le set des 30 minutes à sa disposition.
Le public est tantôt silencieux, à l’écoute des nuances de styles de l’artiste et tantôt bruyant pour acclamer et féliciter la performance.
C’est alors que Yan invite une chanteuse à venir le rejoindre sur scène près du second microphone. Yan entame le premier accord et égrène chaque note qu’il entre dans son séquenceur. On reconnaît le thème de « Madame Rêve ». Il réitère la phrase musicale à l’harmonie puis fait entrer le vibrato pour déchirer de ses notes stridentes la nuit entrée dans le garage. Il compresse ses notes, les tire et les retire y ajoutant moult effets pour une invitation au voyage … Moment où Mood entonne à voix parlé-chanté les premières paroles pour ensuite dévoiler la beauté de sa voix particulière.
C’est avec toute la réserve nécessaire que Mood emplit la scène de son instrument pour peu à peu s’effacer et laisser Yan abréger le cantique des cantiques délaissant sa guitare posée à même le sol et ne se préoccuper que du magique pédalier laissant ainsi les spectateurs quelque part dans une nébuleuse sonore entre Orion et Cassiopée vénérant le dieu Vulcain, taillant dans sa forge le feu créateur…
https://www.facebook.com/yanpechinpageofficiellefans/
K’Roll Vengeance et les Apparitions
Pour vous parler de ce groupe, je dois d’abord faire un focus sur le chanteur Karoll qui dans le début des années 80 écumait la scène punk rock avec son groupe « Bernadette Soubirou et ses apparitions » et qui eut quelque notoriété dans les milieux autorisés avec notamment cet album « Je vous salis ma rue » signé chez Griffe Records…
Pour les amoureux de l’humour et de la contrepèterie, vous avez frappé à la bonne adresse car son nouveau groupe K’Roll Vengeance et les Apparitions reste toujours aussi frais que déjanté. Déjà le public abandonne le bar et s’entasse sur le devant de la scène aux premières attaques des accords de guitare assenés par Thom.
Le groupe, formé de la formule qui tue : Basse, guitare, batterie, soutient la voix de Karoll qui monopolise à lui seul l’attention du public. C’est un showman avec une voix qui envoie et balance en cadence ses histoires… en français dans le texte !
« J’arrête demain », « Je pense à ma panse », « Le pavé » ou encore « oui, oui, oui » font résonner le garage de ses seconds degrés. Karoll séduit le public, joue avec, l’interpelle, lui offre des confiseries, va même jusqu’à taper la conversation pendant que le groupe joue sa partie instrumentale mais toujours en gardant le contrôle…
Malgré la bise hivernale, le garage chauffe les watts, fait vrombir les amplis, décrasse les bougies, fait fumer les joints… de culasse et dans le dernier rappel signifiant le final de la Rage de Ménil Mon Temps, K’Roll Vengeance et les Apparitions salue cranement le public conquis à la force d’une énergie généreuse et waak’n woll.
https://www.facebook.com/KRoll.Vengeance.Les.Apparitions
Plus de photos et vidéos sur
https://www.facebook.com/MenilMonTemps/