Les secours, appelés dans la foulée n’ont rien pu faire. Comme il était déjà 18h30, on peut supposer que notre collègue était décédée depuis nombreuses heures puisque elle aurait dû quitter les lieux en milieu de matinée. Le problème c’est qu’elle était aussi toute seule de service ce jour là (c’est le jour de fermeture de la bibliothèque) en dépit des risques évidents dans une telle situation.
Pourtant au dernier Comité Hygiène et Sécurité (CHSCT) de la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de la Ville de Paris notre syndicat avait interpellé l’administration par rapport aux règles de sécurité des agents de ménage alors que le passage à un prestataire privé s’était fait dans les pires conditions : équipes non informées, matériel non disponible, des agents assurant seuls une mission réalisée à deux auparavant. Mieux, certains étaient même sans contrat de travail (voir ici). L’administration n’avait pas été en capacité de nous donner des réponses et des assurances par rapport à la sécurité et aux conditions de travail de ces agents nouvellement affectés. Ce qui n’était en principe pas le cas en ce qui concerne la bibliothèque Couronnes.
En effet, dans cet établissement les prestations de ménage sont encore assurées par des agents salariés de la mairie de Paris, gérés par la direction de la logistique (DILT), lesquels devraient normalement être plusieurs à travailler ensemble dans les locaux. Une précaution élémentaire en cas de problème. Sauf qu’à la bibliothèque Couronnes ce n’étais plus le cas depuis au moins un mois. De deux agents on est passé à un seul, l’autre étant parti à la retraite. Selon Le Parisien la cause du décès est suffisamment suspecte pour que le procureur de la République demande une autopsie Ce qui est sûr, c’est que quelles que soient les circonstances, notre collègue était bien toute seule dans un bâtiment où il n’y avait personne d’autre. Et force est de constater que les organisations syndicales ont à plusieurs reprises soulevé les risques liés au travail isolé.
Ce drame est malheureusement l’occasion de rappeler la responsabilité de notre administration en matière de prévention des risques professionnels. Ceux-ci doivent être évalués et des moyens de prévention suffisants doivent y être apportés. Lorsqu’un risque est identifié, l’employeur a même une « obligation de résultat ». Nous demandons qu’un CHSCT exceptionnel de la DAC et de la DILT ait lieu pour évaluer l’ensemble des situations de ce type et y apporter des réponses immédiates.