L’artiste est inventeur de lieux. Il façonne,
il donne chair à des espaces improbables,
impossibles ou impensables
Georges Didi Huberman
Avec Georges Franco - Bepe - Laoutec - Manu Ibrahim
Peintures - Sculptures - Dessins - Performances
Georges Franco
vit et travaille à Bagnolet, il présentera son travail L’autoroute est le lieu commun.
L’autoroute à la croisée du paysage urbain et rural annihile tout romantisme épique. Abolition du paysage et du pays, remplacés par des représentations conceptuelles. Le pays se métamorphose en panneaux de signalisation touristiques, culturelles et kilométriques.Cette anthropisation s’accompagne d’une banalisation féconde. Si l’autoroute est un lieu commun ce n’est pas uniquement parce qu’il a été revisité de multiples fois par la photo, le cinéma ou la peinture c’est aussi le lieu ou presque chaque habitant humain de la terre est passé au moins une fois. Il a donc investi une part de mémoire individuelle et collective.
bepe
Ce besoin extraordinaire qu’il a de liberté, et qui marquera son passé, se trouve dans son comportement très spécial par rapport à son art. C’est là le lourd héritage de sa génération ; les malheureux enfants du Spoutnik et des illusions perdues dans les bulles euphoriques du champagne des années quatre-vingt. S’il devient scénographe son décor est insolite, s’il devient sculpteur le médium devient précieux, s’il devient musicien la scie à ruban pleure. Son regard différent sur l’univers et ses formes déformées, reformées, protéiformes, jamais uniformes et encore moins formatées, glisse sous une peau rouge et lisse comme des cerises au printemps et prouve à quel point Bepe a dirigé toute sa tension intérieure vers sa création. C’est un Zeus qui ne croit pas en lui, un mécréant de l’art en tête de gondole, un rêveur éveillé, un magicien du pinceau, un timonier du mot et un bâbordais de la valseuse électrique.
Un œil sur le galet et c’est son jardin intérieur qui récite des poèmes au barbecue en colère. Le fruit rouge explose sous la pression intérieure et délivre le jus secret de la liberté sur le visage desséché de la haine ordinaire. Levons nos verres et chantons aux générations du passé. Elles comprendront mieux son œuvre que nous. Et comme le triangle fut la forme de l’équilibre de la Renaissance, les formes de Bepe, découpées dans les plaintes de notre époque, seront les ombres de notre temps.
Professeur Josko
Laoutec
Nicolas Magat dit Laoutec, autodidacte patenté, entame son parcours comme batteur membre fondateur de Passion Fodder (5 LP Barclay). Puis, il se tourne vers le théâtre, auteur et comédien de Paris à New York, il est aussi pionnier du Slam en France présent sur le CD/DVD Bouchazoreill slam expérience.
Il débute la peinture en 95, de nombreuses expositions solos ou collectives de la Hall St Pierre, solo 2002, à Aporie 2025 jalonnent son chemin. De 2015 à nos jours il explore les possibilités de la technique 3D Chromadepth afin de raconter une Cosmogonie en 107 tableaux.
Attentif aux nouvelles technologies, il s’en méfie et rebatise l’IA en TRUC, Technologies Relatives aux Ultras Calculateurs.
Pour cette exposition il présente une nouvelle série : AntiTRUC !
Les AntiTRUC sont un ensemble de bactéries qui se donnent pour mission de nous libérer de l’âge de pierre. Dans cet objectif elles chantent, leurs chants brisent des molécules, exclusivement celles des silices sur-exploitées par l’industrie de TRUC.
Manu Ibrahim
Comme un écho à sa colère et à sa révolte, Manu Ibrahim est né en mai 1968, en France métropolitaine. Dans les années 2000, il découvre la possibilité de s’exprimer et d’apaiser le choc de la perte d’un être cher, par la création de « saynètes », collages atypiques de scènes de la vie. Près de 100 collages concrétisent ce passage à l’acte et libèrent son désir de peindre. La peinture lui ouvre l’expression de l’onirisme, des fantasmes, des peurs qui l’habitent, catharsis d’un soi méconnu et authentique.
Autodidacte, son art est issu de son appréciation du monde actuel, de l’Histoire et de son parcours individuel. Peindre la complexité de ses origines en rythme avec la musique, en lien avec l’image, en miroir avec la société et son quotidien, font chaque jour sa respiration. Il y puise son inspiration, son souffle. La sensation de liberté que cela lui procure l’amène à se considérer comme un fugitif et non comme un artiste. Peindre pour lui, relève de la fuite en avant…
Ce n’est pas un hasard si sa signature visuelle, le personnage récurrent qui peuple ses réalisations, se nomme Brownie X. Dans le guidisme (version féminine du scoutisme anglophone), les Brownies parcourent les sentiers en éclaireur afin de repérer d’éventuels dangers. Le masque qu’arbore Brownie X est une référence non dissimulée à « Peaux noires masques blancs » ouvrage du psychiatre et essayiste Frantz Fanon. La lettre X qui accompagne le nom de son alter-égo évoque, certes la croisée des chemins mais il est aussi une référence directe au leader afro-américain Malcom X.
Brownie X qui interpelle sa part de sensibilité, de spiritualité et de conscience…
Mardi 27/5 19h
Concert Quatuor SPRATS
Quatuor à corde en si mineur
op11 de S.Barber
Mercredi 28/5 18>21h
Vernissage et spectacle
Patricia Favreau
accompagnée par Claude Parle
Vendredi 30/5 18>20h
Atelier Typo Tampon
Samedi 31/5 19h
La conférence de Camus
« L’artiste et son temps »
par Nicolas Magat
Dimanche 1/6
Finissage
Galerie Ménil’8
8 rue boyer 75020
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