La « Carte des pauvres à Paris » en 1906

Via Cadre de Vie

Publié le dimanche 22 novembre 2020

En parcourant le quartier du Combat, il a fallu formuler un regret à la vue de ces misérables garnis qui avoisinent le boulevard de la Villette.

A Belleville, c’est une plaie vive qui s’étale et se prolonge tout le long de Ménilmontant et dans le Père-Lachaise.

Toutes les rues, dans le bas des deux quartiers, sont remplies de ces affreux immeubles, malpropres, surpeuplés, où logent, à la semaine, souvent à la nuit, plusieurs milliers de créatures, hommes et femmes, qui vivent d’expédients et de délits. Les souteneurs, les filles, les repris de justice sont là, comme à l’affût des occasions qui peuvent s’offrir à leur portée.

Pourquoi faut-il que, sous les mêmes toits, on trouve des travailleurs ? Ils veulent payer moins cher, ou plus commodément, leur logement. Ils perdent, à ce calcul, ce qu’ils ont de bon au cœur et leur moralité. Cette clientèle se tient si mal que les logeurs, aux époques de distribution des bons de logement, reçoivent, comme des hôtes de choix, les malheureux qui leur sont envoyés par les asiles de nuit. On a beaucoup parlé d’habitations à construire pour les ouvriers. C’est ici que l’on peut mesurer l’étendue des besoins et le néant des résultats.

Il n’est pas possible de n’être pas frappé du nombre et de l’importance des coopératives ouvrières de consommation qui rayonnent sur le vingtième, sur le onzième et sur la partie du dix-neuvième qui se confond avec Belleville.

(...)

Extrait de la Revue des Deux Mondes et d’un article sur le “Paris des pauvres” publiée le 1er septembre 1906 (Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)

Voir en ligne : Lire l’article complet "Qui habitait les 11e et 20e arrondissements en 1906 ? Plongez dans le Belleville et le Bastille du début du siècle" sur cadredevie.paris

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