Été 2019 : je quitte mon job mon appartement et Ménilmontant.
Une fois installé dans le 10ème je suis perdu. Les lieux, les gens que je croisais chaque jour me manquent. Alors je décide de partir en vacances dans mon ancien quartier.
Je pose mon sac dans l’appart loué ici pour 7 jours, puis je sors. Avec mes Kodak jetables et mon enregistreur je suis touriste, je crée du souvenir.
Mais cette distance me permet aussi de voir plus clairement ce qui se jouait sous nos yeux depuis des mois, un phénomène auquel j’ai participé. Mon ex-quartier attire toujours plus de parisiens du 11ème arrondissement, du 3ème et au delà. Cette nouvelle vague d’immigration l’imprègne et le modifie.
Seulement cette fois elle ne charrie pas vraiment de culture culinaire ou religieuse. Au contraire la gentrification, bien propre sur elle, ne produit que du vide. Partout les concepts, logos instagramables et programmes immobiliers gagnent du terrain, standardisant le paysage.
Je prends conscience que nous avons vécu ici de magnifiques années, en équilibre sur un fil tendu entre l’avant et l’après. Dans cet entre deux fertile qui associait les authentiques intentions de renouveau au tissu social local. Avant que tout cela ne finisse par ressembler à un Disneyland pour classes aisées en mal de mètres carrés.
Toutes mes rencontres ont eu lieu au hasard des rues de « BellevilleMontant » lors de cette semaine d’août 2019.
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