Paris jadis
(P. Sarde - Jean-Roger Caussimon)
Dans l’Paris des républiques
L’accordéon nostalgique
A semé bien des musiques
Dont il reste des échos
Dans nos cœurs y’a des rengaines
Dont les rimes incertaines
Se prenaient pour du Verlaine
Du Bruant ou du Carco
Le chanteur des rues qui brame
« A vot’ » bon cœur, Messieurs-Dames !
Paris s’ra toujours Paname
Et tout ça n’vaut pas l’amour !
Lorsque les télés s’allument
Pauvre fantôme des brumes
S’en revient, succès posthume
Nous hanter au fond des cours
Et allez donc ! Envoie la ritournelle
De la chanson gnangnan et chauvine et vieux jeu !
Réveille un peu le piano à bretelles !
On s’croirait au printemps et l’ciel est toujours bleu.
Paris c’est plusieurs villages
Et chacun a son visage
Le 16e a son langage
Et la Bastoche a le sien
On y cause en argotmuche
Et Pantin se dit Pantruche
Ménilmontant Menilmuche
Et le temps n’y change rien.
Moi j’aim’ bien la plac’ des fêtes
Et, les choses étant bien faites
Pas loin du tabac-buvette
Y’a l’église et la mairie
Moi je rigol’ quand je pense
A ceux qui partent en vacances
En Bretagne ou en Provence
Rien ne vaut l’air de Paris…
Et allez donc ! Envoie la ritournelle
De la chanson gnangnan et chauvine et vieux jeu !
Réveille un peu le piano à bretelles !
On s’croirait au printemps et l’ciel est toujours bleu.
On sait bien de par le monde
Que « Paris c’est une blonde ! »
Et les visiteurs abondent
Il en vient de tous pays
La tour Eiffel les étonne
L’musée Grévin les passionne
Et la Seine, enfin, leur donne
L’attrait de ses quais fleuris…
Dans la lumière irisée
Ils s’en vont, l’âme grisée
Lee long des champs Elysées
Et comprennent que Paris
Restera, quoiqu’il advienne
La capital’ souveraine
La seul’ l’unique, la reine
Par le cœur et par l’esprit
Et allez donc ! Envoie la ritournelle
De la chanson gnangnan et chauvine et vieux jeu !
Réveille un peu le piano à bretelles !
On s’croirait au printemps et l’ciel est toujours bleu.
La, la, la…