Comment allez-vous procéder pour relancer la culture à Paris ?
La machine est grippée. Il faut y réamorcer la vie. En la circonstance, c’est un vrai travail d’horloger. Il faut d’abord établir un calendrier, un cadre, un cap et essayer de s’y tenir, même si nous les reverrons mois par mois. Nous avons tous besoin pour vivre de nous projeter dans un avenir, d’anticiper. L’objectif est ainsi que dès le 11 mai – première étape ! – les théâtres, les musées, les grands lieux culturels, comme par exemple le Centquatre, se mettent en conformité sanitaire pour leurs personnels. Quand tout sera en ordre, j’espère à la fin mai, on y fera revenir alors les équipes artistiques. L’idée est que nos théâtres municipaux deviennent des résidences d’artistes où ceux-ci pourront répéter, travailler dès juin – deuxième étape ! – leurs créations pour la rentrée (...)
En termes d’enseignement artistique, quel est le nouvel agenda des conservatoires municipaux ?
Les concours d’entrée reprendront dès le mois de juin pour la réouverture en septembre, même si là aussi, selon le type d’instrument, il faudra réfléchir et s’adapter aux contraintes sanitaires.
Et les bibliothèques, les médiathèques de la ville ?
Nos bibliothèques ont mis gratuitement en ligne 20 000 livres et les demandes ont suivi. Nous discutons actuellement avec les syndicats, elles devraient être réouvertes courant juin (...)
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Édouard Philippe évoque la réouverture des salles de cinéma et de spectacles début juin. Une décision sera prise fin mai, a-t-il annoncé lors de la présentation du plan national de déconfinement devant le Sénat.
"Nous devrons attendre début juin, si la situation sanitaire le permet, pour rouvrir tous les lieux de spectacle, les salles de cinéma, les grands musées et monuments et pouvoir voir dans quelles conditions ils pourront fonctionner. Les manifestations qui réunissent plus de 5 000 personnes resteront interdites jusqu’à fin août. Nous l’avions dit dès le début, pour donner de la visibilité aux acteurs et aux organisateurs".
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Pourquoi être resté si longtemps silencieux ?
Pour le gouvernement, pour nous tous, la priorité absolue était la gestion de la crise sanitaire. Mais pendant ce temps-là, je travaillais avec mes équipes, rencontrais les syndicats, les professionnels de la culture, réfléchissais avec le Centre national du cinéma et beaucoup d’autres. J’organisais le système de prêts garantis par l’État, l’accès au chômage partiel dans les entreprises culturelles, l’annulation des charges sociales – salariales et/ou patronales pour certaines –, le report de paiement d’une taxe sur chaque billet de cinéma… Et puis, je n’ai pas été si silencieux : une semaine avant la tribune des artistes dans Le Monde, j’accordais moi-même au quotidien une interview, comme à France Inter. La communication politique est toujours complexe.
Allez-vous accorder aux intermittents du spectacle l’année blanche qu’ils réclament ? Soit considérer que 2020 n’a pas existé, et reprendre l’année 2019 comme année de référence de leur travail ?
Je mesure leur détresse, leur angoisse, mais la bande passante des décisions est longue. Avec le groupe d’assurances Audiens, nous avons créé un fonds de soutien pour ceux qui seraient exclus du dispositif d’allocations. L’État sera au rendez-vous. Car la crise va durer. Le retour à la normale n’est pas pour tout de suite. Il ne faut pas se mentir. Et à tout prix préserver l’intermittence. Mais tout ne se décide pas en deux mois. Il faut du temps pour bâtir pareil dispositif d’accompagnement.
Serez-vous présent aux côtés d’Emmanuel Macron demain, le 6 mai ? Et que va-t-il annoncer ?
Oui, je serai à ses côtés, et je ne vous dirai pas ce qu’il va annoncer… Je ne sais d’ailleurs pas encore précisément la forme que va avoir l’intervention, ni son horaire précis. Ce sera, du moins en partie, une vidéoconférence avec quelques artistes.