Pourtant, la liste des bibliothèques populaires libres (établie au 1er janvier 1898), mentionne bien, à partir de 1877 et au moins jusqu’en 1897 (et même, selon une autre source, 1904), une bibliothèque populaire libre dans cet arrondissement, qui comptera 782 adhérents en 1877 (à la création), 406 en février 1878, 559 en novembre 1878, et 350 en 1904.
Selon cette liste, la bibliothèque populaire libre du XXe arrondissement a son siège 40 rue de Ménilmontant, information qui est confirmée par les documents fiscaux (« calepins du cadastre »), aux Archives de Paris. À cette adresse, elle est installée dans un ancien atelier de 56 m2 situé en rez-de-chaussée, dans la cour, derrière l’immeuble sur rue, loué pour 450 francs.
Une création difficile
Les dossiers de la police permettent de suivre de près les difficultés administratives auxquelles est confrontée dans ses débuts la bibliothèque populaire du XXe arrondissement, comme bien d’autres de ses consœurs.
La police s’intéresse au projet dès août 1876, en relevant l’annonce d’une réunion provoquée par Métivier chez un militant du Comité Gambetta, Édouard François Gérard : « Son but avoué est de s’occuper de l’organisation d’une bibliothèque populaire dans l’arrondissement, mais il y a autre chose. Les anciens membres du Comité Gambetta veulent reconstituer le Comité et le rajeunir. » En septembre 1876, la police signale des réunions « privées » convoquées par Métivier sur cette question dans diverses salles du quartier de Belleville, notamment salle Graffard, 138 boulevard de Ménilmontant ; une note particulièrement fait allusion à une première réunion qui « aboutit à un fiasco complet ». À cette étape du projet, la police parle de la bibliothèque populaire « dite la Fraternelle » ou « Société d’étude, librairie coopérative démocratique du XXe arrondissement », appellations qu’on ne retrouvera pas par la suite (...)