Au parc de Belleville (20e), une quinzaine de volontaires a récolté les grappes de raisin fin septembre, comme dans les quatre autres vignobles de la Ville.
Nadine rêvait de faire des vendanges. « Mais peut-être pas huit heures par jour pendant dix jours… », concède la retraitée de 59 ans. C’est sans mal de dos, courbatures ou lombalgies des vendangeurs saisonniers qu’elle a pu réaliser son rêve à deux pas de chez elle, au parc de Belleville (20e). Pas de quoi s’épuiser à la tâche : avec 200 m2, il n’a fallu qu’une demi-heure pour Nadine, Elise, Guillemette, Anne et la douzaine d’autres volontaires accompagnés par les agents municipaux pour récolter les raisins mûrs.
Belleville est l’un des cinq vignobles entretenus par la Ville. Avec 170 pieds exposés plein sud sur une carrière de gypse blanc, le raisin pousse sur ces sols caillouteux depuis vingt-cinq ans. Un peu plus en réalité. Dès l’époque carolingienne, des vignes recouvraient le plateau. Au XIIIe siècle s’y tenait non loin la ferme de Savies avec ses 15 hectares de cépages. Créé en 1988, l’espace vert a repris la tradition en plantant ses premières vignes l’année suivante pour des premières vendanges en 1994. Sur les hauteurs de Belleville, les cépages pinot Meunier et Chardonnay produisent depuis chaque année près de 250 kilos de raisins.
Les sécateurs en main, les volontaires, deux par rangée, remplissent les bacs des fruits, en montant et descendant le vignoble pentu. Guillemette, retraitée, renoue avec le souvenir des vendanges de ses 18 ans sur les coteaux de Beaune. Elle prend plaisir à récolter « ces belles grappes au raisin bien sucré ». Pour ce faire, Hubert Jossinet, chef de l’atelier Belleville-Ménilmontant-Père Lachaise et Saphia Hadet, jardinière au parc de Belleville, veillent au grain toute l’année, avec les conseils d’un œnologue. « Nous procédons à la taille en février-mars, indique Hubert Jossinet. Nous sélectionnons les sarments, les tiges qui pousseront bien à la verticale. Puis, à la mi-mars, au moment de la floraison nous surveillons les feuilles afin de soigner celles qui sont malades. En juillet, nous enlevons quelques feuilles pour que les raisins prennent bien le soleil. Et l’été, nous les protégeons avec un filet des insectes et de la grêle. »