Victorine Brocher se souvient :
Fatalement, le pain vint à manquer. Les mairies commencèrent à rationner les sacs de farine ; chaque boulanger ne devait posséder qu’un nombre très restreint de sacs de farine, en rapport avec sa clientèle, et chaque jour il devait rendre compte à la mairie du nombre de pains que 10 sacs avaient produit, et de la farine à 50 grammes près.
Ceci était obligatoire. Les animaux mangèrent le pain blanc et la population le pain, comment dirai-je ? le pain infect aux multiples couleurs.
Quelques jours plus tard, ce n’était pas du pain que l’on mangeait, c’était un amas de détritus auquel on donnait ce nom ; dans cette horrible mixture il y avait des brindilles de paille, du papier bleu à chandelle, il y avait des malpropretés impossibles, résultat : tout le monde toussait, c’était affreux.
(...)
Le bon populo a […] l’estomac dans les talons et la chair de poule. La semaine dernière, quinze cents Bellevilloises ont assiégé la mairie du XXe pour réclamer du pain. (Florent Rastel)
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