Hommage à Karim Iguedlane

A toi, mon Gavroche du XXe

De Laetitia Iguedlane

Publié le vendredi 8 avril 2022

Comment organiser mes pensées lorsqu’un tel ouragan existentiel terrasse tout sur son passage ?
Comment rendre hommage lorsque le temps semble s’être figé dans un lieu informe ?
Un lien qui angoisse, un lieu sans cadre, un lieu sans toi...

Comment écrire au plus juste ce que tu représentais à mes yeux et, ce que tu représentais pour celles et ceux que tu côtoyais ?

L’indicible se présente aujourd’hui et impose l’épreuve de ton passe vers l’Ailleurs.
On le sait, tout a changé et rien ne sera plus pareil sans le souffle de ta respiration.

Alors, user des mots, et plus particulièrement de tes maux, sera le dernier enseignement que tu me dispenseras.
Toi qui demeures un véritable symbole de la rue : un véritable symbole de l’Honneur.

Homme au cœur noble, tu sillonnais les rues de Ménilmontant, Belleville, Oberkampf depuis plus de dix ans.
Le regard marqué par la vie, ton refuge était ces quartiers chers à ton cœur.

Vivre sans les murs, survivre hors les murs, voilà ton leitmotiv : la direction de ce destin si difficile à accepter.

Épuisé par la vie, tu ne supportais plus les disparitions successives autour de toi tant ton cœur innocent en ressortait écorché.
Mais tu souriais toujours.
Tu inspirais le Respect.

L’ivresse comme tentative d’échappatoire, tu cachais la douleur de ton âme aux yeux de tous.
Tout devenait, soudain, plus supportable.
Qui oserait juger ?

Un survivant de la Déception, aujourd’hui je ressens la souffrance de ta perte, la souffrance de ne plus entendre ta voix, te prendre dans mes bras.

Plus qu’un tonton, tu es et resteras
Un exemple de combat

Laetitia Iguedlane - 8 avril 2022


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