Le projet prévoyait de rassembler dans ce bâtiment industriel de 1929 du boulevard de Charonne une soixantaine de médias dont les rédactions de Mediapart, Alternatives économiques, Bastamag, Arrêt sur images, Politis, Les Jours, Esprit, So Press…
Ville symbole et martyre de la liberté de la presse, des Trois Glorieuses de juillet 1830 à l’attentat contre Charlie Hebdo de janvier 2015, Paris aurait pu enfin offrir à ses habitant.e.s, à sa jeunesse et à ses visiteurs un lieu public destiné à illustrer, à promouvoir et à défendre le droit de savoir et la liberté de dire.
Un lieu plus nécessaire que jamais alors que la question de l’indépendance des médias et de la qualité de l’information est un enjeu démocratique essentiel. Un lieu que nombre de grandes figures intellectuelles avaient réclamé, en faisant connaître leur soutien à notre projet dans un appel public paru dans Le Monde.
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Des inimitiés personnelles ont-elles joué ?
Maire (PS) du XIe, François Vauglin défend la procédure menée par la mairie tout en restant très discret sur le résultat. « Il y avait quatre projets magnifiques, chacun avec une identité forte, parmi lesquels il fallait choisir : il y a forcément trois déçus, souligne l’élu. Il ne faut pas que la controverse nuise au futur lauréat ». Mais à l’Hôtel de Ville, une source qui a suivi de près le dossier critique le « louvoiement » de l’exécutif. « C’était un groupement de médias classés à gauche et la mairie l’a analysé comme un risque politique, souligne-t-il. En plus, des inimitiés personnelles ont parasité ce dossier ».
Sollicité ce jeudi, Jean-Louis Missika, l’adjoint (app. PS) à l’urbanisme en charge de l’appel à projets Réinventer Paris n’était pas joignable. Au sein de l’exécutif municipal, une source assure que « le projet (NDLR : de Maison des médias) était certes intéressant mais moins que celui sélectionné. Mais il n’est pas enterré et pourrait se faire sur un autre site à Paris. Le collectif va continuer à chercher avec notre soutien ».
Le projet MurMure : 9000m2 dédiés au son
Le projet MurMure aurait donc, selon nos informations, remporté l’appel à projets de la Ville de Paris pour occuper l’ex-transformateur du boulevard de Charonne (XIe).
Portée par la holding immobilière Batipart dirigée par le milliardaire Charles Ruggieri, l’opération propose de créer, sur 9 000 m2, « un lieu de création, de transmission, de commerces et de loisirs liés au son ».
Soutenu par des artistes comme Juliette Armanet, Alain Chamfort, Matthieu Chedid, Emily Loizeau ou Yodelice, MurMure comprend 2 000 m2 de studios d’enregistrement, une « rue intérieure » de 1 300 m2 ouverte à tous avec bar et « restaurant audiophile » sous la nef industrielle de 25 m de haut. Mais aussi une boutique de luthier, un concept store, des boutiques de matériel sonore, un vaste espace de coworking, des salles de montage, de doublage, de projection…
Lire l’article du Parisien - 3 janvier 2019