Racisme et harcèlement sexuel à la mairie du 20e ?

Publié le mardi 13 novembre 2018

Le décès récent d’une femme de ménage (article du 19 sept. sur Ménil Info) fait émerger de très nombreuses accusations à l’encontre du directeur général des services de la mairie d’arrondissement. Selon plusieurs témoignages, il aurait multiplié les propos racistes et sexistes depuis 2008.

Lundi 17 septembre vers 17h, une étudiante pousse la porte de la bibliothèque Couronnes-Naguib Mahfouz située à deux pas du parc de Belleville. À l’intérieur, elle aperçoit de l’eau qui s’écoule sous une porte. Elle la pousse et découvre avec horreur, dans les vestiaires, le corps inerte d’une femme.
Sabine Vorin, 59 ans, était en train de se changer lorsqu’elle a été prise d’un arrêt cardio-respiratoire. Le robinet était resté ouvert. La femme de ménage était de « santé fragile » et asthmatique, souligne Bertrand Pieri, délégué CGT de la direction des Affaires culturelles de la Ville de Paris. Surnommée « Annie », son deuxième prénom, par ses proches, la femme d’origine guadeloupéenne faisait le ménage dans cette bibliothèque depuis six ou sept ans.

Ce lundi, jour de fermeture, elle travaillait de 6h à 11h, seule sur son poste. Elle est ainsi restée inanimée toute la journée, sans personne pour appeler les secours, jusqu’à l’arrivée de l’étudiante.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. La mort brutale de Sabine Vorin a fait remonter à la surface des accusations à l’encontre de Didier C. Plusieurs employés ou anciens employés, que StreetPress a rencontrés, accusent le directeur général des services de la mairie d’arrondissement d’actes discriminatoires répétés. Propos à caractère raciste, grossophobie, harcèlement sexuel et moral… Les faits évoqués sont particulièrement graves et s’étalent sur plusieurs années. Contacté par StreetPress, Didier C. explique rejeter « fermement et en bloc ces accusations [le] concernant. ». (Lire la réponse de Didier C.)

Avant d’être mutée à la bibliothèque il y a plusieurs années déjà, Sabine Vorin travaillait dans les locaux de la mairie d’arrondissement. A l’époque, elle est en contact quasi quotidien avec Didier C. Sa mutation aurait été décidée dans le but de la protéger, selon une enquête du Comité justice et libertés pour tous (CJL), association qui « se spécialise dans la lutte contre le racisme sous toutes ses formes et la répression ». Selon l’article publié le 21 octobre dernier sur son site internet, « la défunte avait été déplacée par son supérieur direct à la bibliothèque pour échapper aux remarques racistes, sexistes et grossophobes proférées par le directeur général des services de la mairie ». D’après un des anciens collègues (1) de Sabine Vorin interrogé par le CJL, le directeur général des services (DGS) Didier C. aurait qualifié celle qui faisait entre autres le ménage dans son bureau de « grosse noire qui pue ». Il lui aurait également refusé de prendre l’ascenseur en lui disant, devant un élu :

« Vous, vous ne montez pas, l’ascenseur risque de tomber. »

« Ce qui est très délicat, c’est que pour l’instant les agents ont la trouille et ne veulent pas parler », glisse une source municipale. Il faut dire que Didier C. traîne derrière lui une « très mauvaise réputation », confie un militant syndical. L’homme prend ses fonctions dès 2008, avec l’arrivée d’une maire PS dans le 20e, Frédérique Calandra (...)

 Lire l’article complet sur StreetPress

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