Journal d’École

Travailler avec des enfants à la rue

Extrait blog Médiapart

Publié le samedi 9 mars 2024

Chaque année, dans notre établissement du 20ème arrondissement, nous accueillons des enfants en situation de grande précarité, certains sans abri.

Le défi de l’équipe pédagogique est alors de faire de l’école le lieu sûr où ils puissent déposer leurs problèmes, et, dans un second temps, acquérir toutes les armes intellectuelles nécessaires à leur développement.

C’est une réalité de terrain à laquelle je fais face dans mon métier depuis de nombreuses années. En arrivant à Paris, j’ai été rapidement affectée dans une école de REP avec un dispositif UPE2A, il s’agit d’une unité pédagogique pour élèves allophones arrivants.

Ce sont souvent des enfants de familles tout justes débarquées en France, et qui, parfois, se retrouvent à vivre dans la rue. S’ils ont des relations à Paris, ils arrivent en connaissant vaguement quelqu’un qui leur offre une solution d’hébergement, mais cela est toujours provisoire. Le plus souvent, ils ne connaissent personne, ils viennent d’arriver d’Afghanistan, du Yémen, du Tibet, et le 115 leur annonce rapidement qu’ils n’ont plus de place pour eux.

Comment sait-on qu’un enfant vit à la rue ? Il ne s’en vante pas, il ne vous le raconte pas forcément, ses parents ont souvent honte. D’ailleurs, on ne le voit pas tout de suite. Avec les années on devient plus attentif aux signes, mais il faut savoir les détecter : les retards le matin peuvent être fréquents, les affaires scolaires sont perdues, l’enfant peut être particulièrement fatigué ou angoissé. Mais certains ont une telle force et une telle dignité que l’on met trop de temps à les repérer (...)

(...) L’année passée, l’enseignante a rencontré ses parents, et ils ont fini par avouer qu’ils étaient en pleine détresse, qu’ils dormaient dehors. Que tous les jours le défi était de déposer leur fille à peu près à l’heure à l’école puis de chercher de quoi manger pour le soir et surtout, où dormir (...)

(...) Chaque jour, à la fin des cours, je me place à la porte de sortie et nous nous saluons avec les élèves. Chaque jour, Carmen vient dans mes bras et me dit « Merci maîtresse ». Et moi, chaque jour, je ne trouve pas de meilleure réponse que de la serrer très fort (...)

Voir en ligne : l’artice complet sur blogs.mediapart.fr

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